Sénégal : La variole du singe (Mpox)

La variole du singe, désormais appelée Mpox, circule actuellement au Sénégal mais reste sous contrôle avec un nombre limité de cas confirmés, principalement dans la région de Dakar. Cette situation alerte néanmoins les autorités sanitaires, qui appellent à la vigilance et au respect strict des mesures de prévention.​ Mpox, c’est quoi exactement ? Mpox est une maladie virale qui se transmet de l’animal à l’homme, puis entre humains, et qui provoque une fièvre suivie d’une éruption de boutons pouvant évoluer vers des vésicules et des croûtes. Le virus appartient à la même famille que celui de la variole humaine, mais les formes actuellement observées dans le monde sont généralement moins graves et moins létales.​ La maladie se manifeste souvent par une fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, une grande fatigue, puis l’apparition de lésions cutanées sur le visage, les mains, les organes génitaux ou d’autres parties du corps. Dans la majorité des cas, l’évolution est bénigne, mais les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les jeunes enfants peuvent développer des formes plus sévères.​ Situation actuelle au Sénégal Depuis la confirmation du premier cas de Mpox à Dakar en août 2025, le Sénégal a enregistré quelques cas supplémentaires, tous rapportés dans la région de la capitale. Un premier patient a été déclaré guéri, tandis que les autres cas confirmés sont pris en charge à l’hôpital de Fann avec une évolution jugée favorable et aucun décès signalé à ce stade.​ Les autorités sanitaires ont identifié plusieurs dizaines de contacts autour des malades, qui font l’objet d’un suivi rapproché pour détecter rapidement d’éventuels nouveaux cas. Cette surveillance s’inscrit dans un contexte plus large de double alerte sanitaire, le pays devant gérer simultanément Mpox et la fièvre de la Vallée du Rift.​ Comment se transmet Mpox ? Mpox est à l’origine une zoonose : le virus circule chez certains animaux sauvages comme les singes, les rongeurs ou les écureuils, puis peut être transmis à l’homme lors de contacts étroits ou de manipulation de viande mal cuite. Une fois introduit dans la population humaine, le virus se transmet surtout par contacts rapprochés et prolongés avec une personne malade.​ La transmission se fait notamment par contact direct avec les lésions de la peau, les sécrétions respiratoires, les fluides corporels ou les objets contaminés (linge, draps, vêtements). Les rapports sexuels constituent aujourd’hui un mode de transmission très important, ce qui explique que de nombreux cas soient détectés d’abord chez des adultes actifs sexuellement.​ Symptômes à reconnaître La maladie commence en général par une phase dite « grippale » avec fièvre, frissons, fatigue, maux de tête et douleurs musculaires ou articulaires. Peu après, des ganglions peuvent gonfler au niveau du cou, des aisselles ou de l’aine, ce qui est assez typique de Mpox par rapport à d’autres infections.​ Ensuite, une éruption cutanée apparaît : d’abord des taches, puis des boutons remplis de liquide, qui se transforment en vésicules, puis en croûtes avant de tomber. Ces lésions peuvent être douloureuses, surtout lorsqu’elles se situent sur le visage, la bouche ou la région génitale, et la maladie dure généralement de deux à quatre semaines.​ Réponse des autorités sénégalaises Le ministère de la Santé a activé ses mécanismes de gestion des épidémies, renforçant la surveillance dans les structures sanitaires et autour des premiers cas détectés à Dakar. Des directives ont été données aux équipes de terrain pour identifier, isoler et suivre les personnes présentant des symptômes suspects ou ayant eu des contacts étroits avec un malade.​ Les autorités ont également intensifié la communication à destination du grand public, en rappelant les signes de la maladie, les comportements à risque et les mesures de prévention à adopter. L’objectif est de détecter tôt, de casser les chaînes de transmission et d’éviter que Mpox ne s’installe durablement dans la communauté.​ Prévention : gestes à adopter au quotidien Pour la population générale, les mesures clés sont simples mais efficaces : se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique, éviter les contacts rapprochés avec des personnes présentant une éruption inexpliquée, et se rendre rapidement en consultation en cas de symptômes. La bonne cuisson de la viande et l’évitement de la consommation de viande de brousse non contrôlée font aussi partie des éléments importants de prévention.​ Sur le plan des comportements sexuels, il est fortement recommandé de limiter les partenaires occasionnels, d’utiliser systématiquement le préservatif et de s’abstenir de rapports en cas de boutons ou lésions suspectes chez soi ou chez le partenaire. Les personnes identifiées comme contacts d’un cas confirmé doivent respecter les consignes des services de santé, surveiller l’apparition de symptômes et éviter les contacts rapprochés non nécessaires pendant la période de suivi.​ Mpox et vaccins : où en est-on ? Au niveau international, plusieurs vaccins contre Mpox existent déjà, mais ils sont prioritairement destinés aux personnes à haut risque ou aux contacts proches des cas confirmés. Il n’est pas prévu, pour l’instant, de campagne de vaccination massive de toute la population, ni au Sénégal ni dans la plupart des pays.​ Pour l’heure, la stratégie nationale repose donc surtout sur la détection précoce, l’isolement des cas, le suivi des contacts et la prévention communautaire. Tant que ces piliers restent solides et que les citoyens jouent leur rôle, Mpox peut être contenu et rester une épidémie limitée plutôt qu’une crise majeure de santé publique.​