Sénégal : La fièvre de la vallée du Rift (FVR)

La fièvre de la vallée du Rift (FVR) fait actuellement l’actualité au Sénégal, où une épidémie sévit depuis septembre 2025. Cette maladie virale, transmise principalement par les moustiques et par le contact avec du bétail infecté, a déjà causé plusieurs dizaines de décès et des centaines de cas confirmés, touchant particulièrement les régions du nord du pays. Face à cette situation, les autorités sanitaires et vétérinaires mobilisent des moyens importants pour contenir la propagation et protéger les populations vulnérables.​ Une épidémie en forte progression L’épidémie de fièvre de la vallée du Rift a été signalée pour la première fois au Sénégal le 20 septembre 2025, dans la région de Saint-Louis, à la frontière avec la Mauritanie. Depuis, le virus s’est rapidement répandu, touchant plusieurs régions du pays, notamment Saint-Louis, Matam, Louga, Fatick, Kaolack, Dakar, Tambacounda, Thiès et Kédougou. Selon le dernier bilan publié le 19 novembre 2025, le Sénégal compte 482 cas confirmés, 31 décès et 439 personnes guéries. La région de Saint-Louis reste la plus touchée, avec plus de 300 cas recensés.​ La fièvre de la vallée du Rift est une maladie zoonotique, c’est-à-dire qu’elle touche à la fois les animaux (principalement le bétail) et les humains. Elle est transmise par la piqûre de moustiques infectés, mais aussi par le contact direct avec le sang, les tissus ou les produits laitiers d’animaux malades. Les éleveurs, les agriculteurs, les vétérinaires et les employés des abattoirs sont donc particulièrement exposés.​ Symptômes et gravité de la maladie Chez l’homme, la fièvre de la vallée du Rift se manifeste généralement par une fièvre soudaine, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements et parfois des saignements du nez ou des gencives. La majorité des cas humains sont bénins, mais dans certains cas, la maladie peut évoluer vers des formes graves, telles que des troubles oculaires, une encéphalite ou une fièvre hémorragique. Le taux de mortalité parmi les personnes infectées est d’environ 1%, mais il peut atteindre 50% dans les formes hémorragiques.​ Chez les animaux, la maladie provoque des avortements massifs chez les femelles gestantes, une mortalité élevée parmi les jeunes animaux et des symptômes tels que la fièvre, l’hypersalivation, l’anorexie et la diarrhée. La mortalité peut atteindre 20% chez les ovins et 10% chez les bovins.​ Réponse sanitaire et mesures de prévention Face à cette épidémie, les autorités sénégalaises ont mis en place une riposte nationale coordonnée, impliquant les ministères de la Santé, de l’Élevage et de l’Environnement. Une réunion intersectorielle a été organisée le 2 octobre 2025 pour renforcer la surveillance, la prévention et la prise en charge des cas. Les mesures prises incluent la vaccination du bétail, la surveillance accrue des troupeaux, la sensibilisation des populations et la distribution de moustiquaires imprégnées.​ Les autorités recommandent aux populations de : Éviter tout contact avec le bétail malade ou mort. Ne pas consommer de viande ou de produits laitiers crus. Utiliser des moustiquaires et des répulsifs pour se protéger des piqûres de moustiques. Signaler immédiatement tout cas suspect aux agents de santé.​ Enjeux économiques et sociaux La fièvre de la vallée du Rift représente non seulement une menace sanitaire, mais aussi un risque économique majeur pour les éleveurs et les communautés pastorales. Les pertes de bétail peuvent être considérables, entraînant des difficultés financières et alimentaires pour les familles touchées. De plus, la maladie peut perturber les échanges commerciaux et les déplacements de bétail, ce qui aggrave la situation dans les zones rurales.​ Perspectives et vigilance La fièvre de la vallée du Rift est une maladie récurrente en Afrique, souvent liée à des conditions climatiques favorables, telles que les fortes pluies et les inondations. Les autorités sénégalaises appellent à une vigilance accrue, notamment pendant la saison des pluies, et à une mobilisation communautaire pour limiter la propagation du virus. La recherche d’un vaccin humain efficace et homologué reste une priorité pour l’avenir.​ La lutte contre la fièvre de la vallée du Rift nécessite une approche intégrée, associant santé humaine, santé animale et environnement. La collaboration entre les différents acteurs, la sensibilisation des populations et la mise en œuvre de mesures de prévention sont essentielles pour protéger les vies et les moyens de subsistance au Sénégal.